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29 septembre 2006

KABILA: Uranium et terrorisme

PAIX ET SECURITE.


Kabila Père: le fils Joseph appartient-il toujours au camp idéologique?

Uranium et terrorisme:

les Américains

débarquent en force à Kinshasa

Goma, Kinshasa, 5 avril 2004, «le Soft» n°785, daté 5 avril 2004.
L'immense territoire de l'ex-Zaïre déchiré depuis la fin du régime Mobutu est un no man's land tombé dans les mains des pillards mais aussi des réseaux terroristes islamistes proches du régime taliban d'Oussama Ben Laden qui exploitent, sans être inquiétés, les minerais stratégiques dont recèle le pays et, notamment, l'uranium de la mine de Shinkolobwe dans le Shaba-Katanga dont des tonnes servirent lors de la IIème guerre mondiale à la fabrication de la bombe qui détruisit les villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki, et aide aujourd'hui les réseaux terroristes à fabriquer des bombes sales qui ont donné la mort massive à des civils lors des récents attentats.

C'est une conclusion de ce genre attendue et redoutée qui pourrait amener Washington et Londres à sonner le tocsin dans la capitale congolaise depuis la découverte de «l'affaire de l'uranium en casque colonial», dont des caisses ont été découvertes à Kinshasa mais aussi dans des capitales voisines.

Sur l'affaire de l'uranium, on sait désormais au moins une chose: la mine de Shinkolobwe, dans le Shaba-Katanga, regorge de minerais susceptibles de servir à la fabrication des bombes sales, c'est-à-dire celles qu'utilisent les terroristes islamistes pour faire sauter des immeubles et donner la mort à une échelle massive, ce qui constitue une menace à la sécurité internationale.


ACCUSATION SANS EQUIVOQUE.

La nouvelle, majeure, a été donnée, il y a une dizaine de jours, de la bouche la plus officielle du pays, à savoir, le ministre congolais des Mines, Eugène Diomi Ndongala, interviewé par des radios périphériques. Ceci est d'autant plus important que le commissaire général à l'Energie atomique, Fortunat Lumu, dépendant du même ministre, avait, la veille, minimisé cette hypothèse expliquant, s'agissant d'une autre affaire - celle de l'«uranium en casque colonial» - que la teneur de cet uranium ne pouvait guère permettre la fabrication de ces bombes...

Deuxième information disponible: c'est le fait que le site de Shinkolobwe a été envahi par des creuseurs artisanaux, à la recherche de ce minerais hautement stratégique, qu'ils revendent au moindre trafiquant...

Des journalistes étrangers se sont rendus sur le lieu et ont constaté «l'ampleur de la tragédie»... Sous leurs yeux et devant les caméras, près de 6.000 travailleurs clandestins creusent chaque jour avec des pelles et des pioches dans la mine de Shinkolobwe. Ils sont en contact avec des trafiquants à Kinshasa et dans des pays voisins du Congo. Bien qu'officiellement fermée depuis 1960, la mine où avaient été extraites les 1500 tonnes d'uranium ayant servi à la fabrication des bombes nucléaires larguées sur Hiroshima et Nagasaki lors de la IIème Guerre mondiale, a été envahie en 1997, à la chute du régime Mobutu, par des exploitants artisanaux qui n'ont jamais été inquiétés par le nouveau pouvoir AFDL.

Conclusion toute logique des observateurs internationaux: l'ex-Zaïre constitue une menace évidente et redoutable pour la sécurité internationale. Il n'est pas loin d'être placé au même niveau que l'Irak de Saddam Hussein ou l'Afghanistan des Talibans...

On rappelle les bombes qui ont détruit dans la région les ambassades américaines de Dar-Es-Salaam et de Nairobi et fait des centaines de morts civiles... Certes, le gouvernement congolais, via son ministre des Mines, s'en défend. Sur toutes les radios, il tonne et fait montre de sa bonne foi, offre sa collaboration en déclarant notamment que «nous, en tant que gouvernement, nous avons déclaré la mine de Shinkolobwe zone interdite à l'activité minière depuis deux mois». Si les Occidentaux apprécient ces gestes du régime congolais, ils estiment cependant que dans l'affaire, la bonne foi seule ne suffit pas: l'ex-Zaïre est une passoire, un «no man's land», un danger pour la sécurité internationale...

C'est ainsi que les Américains, spécialistes du nucléaire, ont accouru dans le Shaba-Katanga avant d'être rejoints par une délégation d'experts de l'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique.

Si l'AIEA ne met pas en cause la volonté de Kinshasa de collaborer, une porte-parole de l'agence n'en a pas moins accusé le gouvernement congolais de ne pas avoir fait état à son organisation des activités dans la mine. L'accusation est claire et sans détours.

La question est semble-t-il de savoir si les Américains et l'AIEA ne sont pas arrivés à Shinkolobwe trop tardivement... et donc si l'uranium congolais ne serait pas aujourd'hui détenu par les réseaux terroristes et, plus grave, si ce n'est pas cet uranium qui a servi et sert aujourd'hui à la fabrication des bombes d'Al Qaïda! Les chefs de mission diplomatique britannique et américain à Kinshasa n'ont pas caché leurs craintes d'un pays qui nourrirait les réseaux islamistes dans le monde en leur fournissant les moyens de mettre l'Occident sous coupe réglée.

Le branle-bas est désormais général après que de nouvelles saisies de caisses d'uranium eurent été opérées récemment dans les pays voisins de la Rd-Congo, en Zambie, en Tanzanie et en Ouganda.


VIVES PREOCCUPATIONS.

Les diplomates ont clairement fait état de la préoccupation de leurs gouvernements d'examiner l'affaire de manière urgente avec leurs partenaires internationaux. Aucun doute: le régime est mis sous haute surveillance. C'est peu de le dire. Diomi n'entend pas mourir vivant.

«Depuis deux mois, le site a été fermé d'autant plus que la zone regorge de minerais très riches en uranium et tous les minerais qui contiennent des composantes d'uranium. Nous pensons qu'il fallait arrêter l'exploitation de ce site du fait que les mines d'uranium sont des mines extrêmement dangereuses par rapport à l'utilisation de ces minerais. Cette zone est désormais protégée. Nous sommes en pourparlers avec la Banque mondiale pour une assistance technique afin de la fermer définitivement à l'exploitation minière».

En clair - catastrophe ! - si un décret a été pris, cela ne l'a été que depuis deux mois, et cela n'est, à ce jour, guère suivi d'effet! Où donc était passé le gouvernement congolais avant? Depuis, combien de kilos voire de tonnes ont traversé la frontière et vers où? Avec ou pas la complicité de Congolais ou d'officiels ex-membres de la coalition AFDL? Qui sont-ils? Joseph Kabila, le seul du clan AFDL resté aux affaires, peut-il témoigner?

L'affaire de l'uranium congolais a éclaté lorsque des services de sécurité congolais ont annoncé le 23 mars la saisie des deux caisses d'uranium enrichi.

Selon Fortunat Lumu, les deux caisses, vraisemblablement en provenance des Etats-Unis, a-t-il déclaré, s'ajouteraient à une cinquantaine d'autres caisses comparables saisies ces quatre dernières années dans l'ex-Zaïre et qui sont gardées au Commissariat général à l'énergie atomique.

L'uranium - mélange d'uranium 235 et 238 ainsi que des sources radioactives - est contenu dans un «casque», en forme de cloche, une gangue faite d'un alliage de plomb et d'acier inoxydable, a-t-il expliqué. Il n'a pas été possible de déterminer la date ou les circonstances de cette saisie mais Kinshasa, le plus officiellement, a porté de graves accusations contre Brazzaville dont les officiels auraient organisé ce réseau de vente d'uranium.

Le marché serait organisé à Brazzaville, avec la complicité des officiels de Brazzaville, a déclaré Lumu, le plus officiellement et le plus maladroitement («le Soft», n°784, daté 30 mars 2004). Ce qui, depuis, conduit le ministre de l'Information et de la Presse, Vital Kamerhe, à chacune de ses interventions sur les radios internationales, à faire aussi maladroitement la cour à Brazzaville. Manière pour lui de jouer au candidat sapeur pompier!

En attendant les conclusions des enquêteurs américains et de l'AIEA, le pouvoir de Kinshasa continue à jouer au Ponce Pilate. Fortunat Lumu souligne que l'ex-Zaïre, qui est membre de l'AIEA n'a aucune activité à cacher et pour le ministre congolais des Mines, la situation est «bel et bien sous contrôle». A l'étranger, nul ne semblait en revanche se contenter des simples paroles. On veut des explications et des garanties.

lesoftonline.net 02/04/2004

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